Allez un petit up
CRYPTIC MADNESS:
Pendant les années 90, il fut de bon ton de dire qu'il n'y avait rien eû de bien dans les années 80, à part le Thrash Metal, et encore difficilement plus de 10 groupes toutes nationalitées confondues, et que la vraie musique, c'était dans les années 70. Depuis le début des années 2000, il est de bon ton de dire que franchement, dans les années 90 il n'y a rien eû, à part le Death Metal un peu avant 93, et que la vraie musique, c'était dans les années 80.
Va comprendre, Charles...
La vraie réponse a le cul entre deux chaises. Le groupe qui nous interesse aujourd'hui, Hemoragy d'Île-De-France, a ses racines dans les années 80, c'est clair. Musicalement, on a un mélange entre le Thrash bien vintage, le Heavy typique de la NWOBHM et de la scène française, et quelques relents délètères du keupon à la française. Le résultat est relativement bien foutu musicalement, une sorte de croisement pas mal foutu entre le Motörhead et le Metallica des débuts, avec quelques portions des Cadavres ou de Los Carayos pour l'aspect purement franchouillard (audible grâce à l'accent à découper à la tronçonneuse de Johannes : perso, je trouve que ça rajoute clairement un charme un peu désuet à la Shakin'Street).
La musique d'Hemoragy sent la sueur, le cuir, la clope et la bièrasse (de la Kro, pour servir de gomina, comme le faisaient les Anciens). J'ai vu reprocher au groupe la voix pas assez agressive de Johannes, mais comme dit plus haut, perso je trouve que ça renforce l'aspect Rock n'Roll crétin, vu qu'une grande partie des textes feraient passer les pires pitreries des Ramones pour du Sartre (le grandiose pré-refrain de Jesus King Of Wine est clairement un appel à être beuglé en concert : MULTIPLY THE BEER! MULTIPLY THE WINE!!!). En fait, ouis, c'est exactement çà : Hemoragy fait de la musique pour les vieux routards du Métal, mais avec la fougue et l'humour con de la jeunesse. Oui, ça ne bourrera jamais autant que du Sodom, il manquera toujours l'aspect extrême d'un Imperial, et Motörhead a un meilleur son...mais sérieusement, qu'est ce qu'on en a à foutre? Hemoragy est honnête dans sa démarche, ne se prends pas le chou une seconde (How Many Time To Compose It? est un grand hymne Keupon/Métal) et se fait plaisir à jouer une musique simple qui est un appel au headbanging et à la binouze. En plus, le trio est très loin d'être des manches musicalement, et se permet même quelques petits plans tech' rigolo (le solo de basse de Don't Sleep).
Qu'est ce qu'il vous faut de plus? Les voir sur scène, tiens : m'est avis que ça doit bien dépoter et l'esprit Rock n'Roll être encore plus présent que sur le CD. Jesus King Of Wine, c'est 35 minutes de bonheur simple et la révélation de ce qu'on arrête pas de dire à la bande de païens satanico-odiniste que vous êtes : un gars qui change l'eau en vin ne peut être que l'ami des Métalleux